Un album évidemment attendu au tournant, après un White Pony glorieux mais lointain. En 2003, le neo-metal se meurt, la mode se tourne vers des groupes qui n’ont manifestement pas Faith No More pour influence.
Ça n’est pas un problème pour les Deftones, qui n’ont jamais eu les deux pieds dans le phénomène mourant, du moins artistiquement. Mais cet éponyme ne pouvait que décevoir, ce qu’il fit, sans doute à tort. Certes, il ne vise pas toujours aussi juste que son prédécesseur.
Pourtant, il a l’immense mérite d’innover et de chercher une voie qui n’est pas celle de la nostalgie. Les sons se font plus complexes avec l’apport désormais indispensable des bidouillages de Frank Delgado, les riffs sont puissants et efficaces, mais d’une écriture surprenante (Hexagram l’illustre dès les premières secondes). Il y a des masses sonores fabuleuses, comme Minerva, une onirique contemplation faite de répétitions que l’on subit avec bonheur, ou When Girls Telephone Boys, titre surpuissant qui vient titiller les copains de Will Haven sur leur propre terrain.
En somme, un album excellent, qu’il serait dommageable de vouer aux strapontins dans la discographie de Deftones.
par Cerf
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date de sortie : 20 mai 2003
label : Maverick
producteurs : Terry Date
participation(s) : Rey Osburn de Ghostride/Death Valley High/Tinfed et DJ Crook de Team Sleep sur Lucky You
studio(s) : The Spot (Sacramento, Californie) et Studio X (Seattle, Washington)
chiffres (U.S.) : 525 000 vendus au 26/04/06 ; 500 000 (disque d'or) vendus au 07/07/03
bonus : une partie multimedia incluant de nombreuses photos du groupe, des videos "one day with each member of the band"...
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